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Un peu d'histoire de Rougemont pour le plaisir...

Situation de Rougemont :

       ROUGEMONT, chef-lieu d’un canton du nord du département du Doubs, se situe dans la vallée de l’Ognon (rive gauche), entre Baume-les-Dames et Vesoul, à égale distance de Besançon et de Montbéliard (40 km).

Ancien bourg castral, il s’est construit au pied et sur les flancs d’un promontoire, la Citadelle, promontoire qui prolonge la colline de Montaucivey et sur lequel ont été édifiés le château, l’église et le Couvent des Cordeliers. Jusqu’au XVI° siècle, il était entouré de remparts, aujourd’hui, presque entièrement disparus, qui longeaient son paisible ruisseau, le Drigeon.

Depuis, il s’est largement étendu au-delà de cette enceinte, d’abord vers la colline opposée, celle de Rougemontot, puis dans la partie basse, mais il demeure un paisible village essentiellement rural.

La commune de Rougemont est, depuis 1973 constituée du bourg de Rougemont auquel se sont associés les 3 villages voisins de CHAZELOT , MONTFERNEY et MORCHAMPS ;

Depuis 2000, il appartient, avec 24 autres communes du canton, à la Communauté de Communes du Pays de Rougemont dont le logo représente le site de Rougemont avec son promontoire dominé par l’ancien Couvent des Cordeliers et l’église paroissiale.

Son site particulier, sa belle et fière allure que l’on découvre toujours avec le même plaisir, que l’on arrive de Besançon par la RD 486, de la Haute-Saône, par Tressandans ou Bonnal ou de Baume-les-Dames, par Cuse, son passé riche en font l’une des 27 Petites Cités Comtoises de Caractère de Franche-Comté.

Il doit sans doute son nom, Rubeomonte ou Rubimons en latin – ROUGEMONT – à la couleur de sa terre, riche en fer. Les poètes diront, eux, que c’est aussi la couleur des nombreuses vignes qui couvraient autrefois ses coteaux. La première semble plus logique. Ses habitants sont appelés "Rubrimontains"


Origines de Rougemont :

       Ses origines, sans doute antérieures à la conquête de la Séquanie (Franche-Comté) par les Romains restent très obscures. Les sites préhistoriques ne manquent pas à proximité de Rougemont en raison de nombreuses grottes: Romain la Roche et surtout Gondenans-les-Moulins. Ils n’ont été que peu exploités, mais la découverte de certains outils atteste de la présence de l’homme préhistorique.

Il semble qu’au temps des Gaulois, à la place de l’actuelle chapelle de Saint-Hilaire entre Rougemont et Montferney, existaient un temple païen et, à proximité - selon les textes de plusieurs chartes du XIII° siècle – un village, Nahon,qui aurait été démoli lors d’invasions à une époque non déterminée.

En effet, au début du XX° siècle, lors de la construction du nouveau cimetière de Rougemont, à proximité de cette chapelle, des fondations de murs , vestiges de constructions, ont été découvertes, ce qui confirmerait l’existence d’habitations anciennes.

En outre, en 1986, un lot de céramique noire de l’époque gauloise fut mis en évidence à Chazelot, aux abords du ruisseau. Nouvelle preuve. Les traces du passage des Romains sont nombreuses (tuileaux, médailles de Constantin et de Constance, traces de la chaussée romaine de Besançon à Mandeure, qui passait par Avilley, Chazelot et Rougemont, sans oublier tout près de Rougemont, les importants vestiges de la résidence gallo-romaine de Chassey-les-Montbozon (autrefois, Chassey-les-Rougemont). La découverte de sépultures burgondes, aux Cuisottes, avec à côté des squelettes de guerriers, la présence de divers objets en fer ou en bronze sont le signe de combats à l’époque des grandes invasions barbares du Haut-Moyen-âge.

Mais ce n’est qu’à partir du XI° siècle, avec la célèbre Maison de Rougemont, que l’on connaît mieux l’histoire locale.


Les Seigneurs de Rougemont

       L’histoire de la famille de Rougemont est connue est connue depuis le XI° siècle. D’après Castan, en 1039, au sacre de Hugues 1er archevêque de Besançon, les seigneurs de Rougemont étaient parmi les premiers dans l’église de Besançon, derrière le comte de Bourgogne et les Montfaucon. Ils jouèrent un rôle important dans l’histoire de la Franche-Comté. Rappelons que cette province qui appartint tour à tour, selon les alliances ou les mariages, à la Bourgogne, à la Flandre au Saint Empire Germanique et enfin à la branche espagnole des Habsbourg, n’a été définitivement française, qu’à partir de 1678 (traité de Nimègue) Les sires de Rougemont possédaient une vaste baronnie et l’on connaît bien leur généalogie établie par plusieurs écrivains (voir Bichet : histoire de Rougemont).

Nous retiendrons que de 1090 à 1289 (2 siècles), ils furent vicomtes héréditaires de Besançon dont la prérogative essentielle était le droit de justice.

La famille de Rougemont donna 3 archevêques au diocèse de Besançon : - Gérard (1221 – 1225) nommé par le pape qui eut à lutter contre une première insurrection des bisontins réclamants leur affranchissement - Eudes (1269 – 1301) qui eut un épiscopat très long et très agité (lutte contre les bisontins, le comte de bourgogne, l’évêque de Bâle, le comte de Montbéliard, puis le roi de France, Philippe le bel). C’est sous son règne que la commune de Besançon fut reconnue. - Thiébaud (1405 – 1429) qui eut aussi un épiscopat fort agité (lutte à nouveau contre les bisontins, le duc de Bourgogne pour la défense de ses droits). Il participa au concile de Constance et contribua à la démission de l’antipape Jean XXIII, au moment du Grand Schisme et à l’élection du pape Martin V(qui se disputait le siège avec Jean XXIII ) Son tombeau se trouve à Rome.

Le dernier des seigneurs de Rougemont fut Thiébaud qui fit construire le Couvent des Cordeliers. A la suite de mariages ou alliances diverses, la seigneurie de Rougemont passa ensuite, successivement, dans les familles de Chalon, de Rye, de Poitiers, de Labaume Montrevel et enfin Vorget (qui fit construire le château moderne devenu maison de retraite)


Le château-fort

       Rougemont a été pendant plusieurs siècles un des principaux sites fortifiés de Franche-Comté. Un château fort, visible de très loin, se dressait au sommet de la Citadelle, entre l’actuel presbytère et le chemin des Chevaliers de St Georges. Il défendait le passage – sorte de cluse – entre le Doubs et l’Ognon.

Sa construction remonterait au IX° ou X° siècle.Grâce à plusieurs documents du XVI° siècle nous en avons une description globale : "Le château de Rougemont est situé dans une magnifique assiette, sur la hauteur d’une petite montagne. Devant l’entrée du château, il y a une basse-cour close de hautes murailles où l’on entre par un grand portail (nota : les piliers de ce portail sont visibles à l’entrée de la Maison d’enfants, à gauche de la fontaine) A l’entour de la basse-cour sont plusieurs édifices pour les portiers et gardes, une belle maison avec grange, écuries…. Un fossé existe entre la basse-cour et le donjon. Aux deux extrémités de ce fossé sont deux poternes, l’une à laquelle aboutit le chemin des Chevaliers de St Georges et l’autre près de la cure, pour communiquer du château à l’église.

Au milieu de ce fossé se trouve l’entrée du château sur un pont de bois monté sur des piles de maçonnerie. Le donjon est le principal corps et l’édifice de la force du Chastel. Il est entouré de bien hautes murailles qu’il serait impossible d’escalader avec des échelles."

Le château est constitué de 5 grosses tours carrées faites en parties de quartiers de pierres taillées et le surplus de bonnes pierres de granges. La plus grosse des tours, dite tour centrale est tour du colombier. Les autres quatre tours sont couvertes de tuiles plates….

La tour centrale et les deux tours de la façade principale – tour proche de la Cure et tour du pont - constituaient le corps de logis avec des appartements faits de belles chambres à cheminées

Nota : on peut voir les vestiges de la base de cette tour dite "proche de la cure" à droite de la façade de la Maison d’Autrefois entre cette dernière et les garages de la cure. Cette ruine est recouverte de végétation qui la fragilise encore un peu plus. En visitant la Maison d’Autrefois, dans la petite école on distingue très bien l’angle nord-est de cette tour. La maison, construite en 1779, a été appuyée contre cette construction Les deux autres tours, la tour de la Chapelle et la tour des prisons, faites de chambres sans cheminées servaient au logement du personnel. Dans la cour du château était un puits extrêmement profond – d’une grande spaciosité, disent les vieux textes. Une vaste citerne recueillait l’eau des toits.

Souvent endommagé par les guerres successives, il fut toujours reconstruit par les sires de Rougemont dont il était la demeure et pendant plusieurs siècles, il connut une grande renommée.

Après la mort du dernier Seigneurs de la famille de Rougemont Thiébaud, le fondateur du couvent des cordeliers, par le jeu des mariages ou des ventes, le château, déserté, dévasté par les guerres ,comme le bourg de Rougemont, tomba en ruines.

Nota : Rougemont fut ravagé à plusieurs reprises : - sous Louis XI, en 1476, par les Ferretois et les Suisses, puis en 1479 par les Français et son château mis hors défense, - sous Henri IV, par les troupes de Tremblecourt (de Français et de Lorrains, - sous Louis XIII, en 1636, par les troupes suédoises et françaises Lors de la conquête de la Franche Comté par Louis XIV, le château n’était plus qu’une ombre de forteresse. En 1809, le propriétaire, le marquis de Grammont, le fit démolir. Les pierres furent utilisées pour la construction d’un barrage sur l’Ognon, à Montagney (à 5 km de Rougemont)


Les remparts

       Jusqu’au XVIII° siècle, le bourg était entouré de remparts imposants percés de 4 portes : à l’est, la porte dite du vieux moulin, au nord la porte de moulin (à peu près entre l’actuelle boulangerie Jeanmougin et l’Hôtel de la Couronne), à l’ouest les 2 portes fourquées (une dans la Grande Rue, avant la gendarmerie, l’autre, à mi-pente de le Grande Côte). Nota : fourquées viendrait de fourca passage étroit Une muraille descendait de l’extrémité N.E . du mur d’enceinte de la basse-cour du château (actuellement Maison d’enfants, - ancien Couvent des Cordeliers) jusqu’à la porte du Vieux moulin. Une autre, partant du mur du château, derrière le presbytère actuel, rejoignait les portes fourquées

Un mur d’enceinte décrivant un demi-cercle enveloppait le bourg et réunissait la porte fourquée basse à la porte Est. Une poterne ( porte dérobée percée dans la muraille d’une fortification et donnant souvent sur un fossé) perçait cette muraille à l’angle N.E. de la place, près du moulin seigneurial. (crédit mutuel) Il était bordé d’un fossé et longeait le ruisseau jusqu’à la place actuelle et s’en écartait légèrement suivant le tracé de l’actuel chemin des fossés. (triple protection du bourg : ruisseau, fossé, mur d’enceinte du côté où il était le plus accessible) et nouvelle protection à la citadelle avec le château et ses imposantes fortifications.

La place centrale était alors toute petite (devant l’actuel bâtiment de la poste) et était occupée par des habitations et des ruelles. (de nombreuses fondations ont été mises à jour lors de différents travaux d’urbanisme).Les murailles furent démolies lors des différentes invasions des XV°, XVI° et XVII° siècles (voir château fort)


Le projet de construction d'une église

       Dès 1780, la construction d’une église au centre du bourg est envisagée. Après de longues études et discussions (emplacement, coût..) le projet définitif de l’architecte AMOUDRU prévoyait une construction grandiose, à l’emplacement de l’actuelle place. Les travaux commencés au printemps 1791 (démolition d’immeubles, remblaiement du terrain côté nord , fondations construites jusqu’au niveau du sol… ) s’arrêtèrent très vite (problèmes religieux liés à la Révolution, faillite de l’entrepreneur, Mercier Despland ) et ne reprirent jamais. Il reste encore le mur de soutien des remblais et quelques socles prévus pour les colonnes Après la période révolutionnaire, un nouveau projet de l’architecte PAINCHAUX est rejeté par le conseil municipal qui décida alors de faire restaurer l’ancienne église du Crotot, ancienne chapelle du château (voir fiche "église paroissiale")

Les batiments communaux du centre ville

       L’Hôtel de ville prévu pour servir de mairie et d’école de garçons est achevé en 1834. Il est l’œuvre de l’architecte Convers et fut construit sous le mandat du maire Mercier.Par la suite, furent également construits, dans le même style, la halle aux grains (actuellement aménagée en foyer-club), le lavoir qui jouxte ce bâtiment et la fontaine de la place.

L’Hôtel de ville

Jusqu’à la Révolution, la mairie occupait un local exigu près de la place. Pendant le Révolution, le presbytère servit de mairie – jusqu’au retour du curé. C’est alors que furent décidées ces différentes constructions.Imposante construction en pierre locale ocre, en raison de la présence de minerai de fer, la "maison commune" compte 3 étages.

Le rez-de-chaussée au sol dallé (on retrouve ces dalles dans le hall de la mairie actuelle et au musée) abritait, en partie centrale, une halle aux grains aux magnifiques voûtes supportées par de solides piliers (musée actuel) fermé par des grilles métalliques qui ont été retirées vers 1950. (Pierre en croix comme clé de voûte )

Au premier étage, se trouvaient le bureau de la mairie, la caisse d’épargne et surtout la salle et le bureau du Juge de Paix.

Le 2° étage abritait l’école de garçons (aujourd’hui : archives de la mairie) Le campanile qui abritait une énorme horloge à poids dont les chaînes descendaient jusqu’au rez-de-chaussée est un rajout dû à l’architecte PAINCHAUX. L’ancienne horloge est exposée au musée. La première pierre de la mairie avec une tête grimaçante en relief, on en trouve beaucoup d’autres avec une marque du tailleur La fontaine de la place Elle possède, placée au centre, entre les différents bassins, une magnifique colonne d’ordre dorique à fût cannelé surmontée d’une boule pointue (ce genre est très rare au XIX°siècle). L’eau de source – potable - arrivait par 2 jets opposés qui sortaient des "gueules de lion", et tombait en cascades successives d’un petit réceptacle dans un bassin moyen réservé à la consommation humaine puis dans 2 grands bassins semi-circulaires qui servaient d’abreuvoirs. Les dragons en résine qui ornent les grands bassins sont récents (vers 1980)

La halle aux grains

La halle aux grains du rez-de-chaussée.de l’Hôtel de ville, devenue trop petite, fut remplacée par ce bâtiment, œuvre de l’architecte PAINCHAUX. A l’origine, elle était surmontée d’un lanterneau (démoli au milieu du XX° siècle en raison de son mauvais état) et abritait des alvéoles séparés par 8 énormes piliers de pierre qui supportaient une magnifique charpente. A noter que, lors de la construction du grand magasin voisin, l’Architecte des bâtiments de France a souhaité que la toiture de ce nouveau bâtiment rappelle l’ancien toit de la halle aux grains avec son lanterneau).

Le lavoir

Le lavoir adossé à la halle aux grains et de même facture que les bâtiments précédents, il a été conçu comme les impluviums antiques, avec ses 4 pans de toiture inclinés vers l’intérieur pour recueillir les eaux de pluie. Il était aussi alimenté en eau de source, par récupération de l’eau de la fontaine. Sa charpente de bois est supportée par des poutres verticales en bois qui reposent sur des socles de pierre (pour les isoler de l’humidité). (Observons : certaines de ces poutres se sont "voilées", le "trottoir" dallé et légèrement incliné, les bancs où l’on posait les corbeilles’ et la rigole pour l’évacuation de l’eau. Ce lavoir comporte 2 bassins : un grand pour le lavage et un plus petit pour le rinçage.L’eau arrivait par 2 jets opposés dans chacun des bassins. Mais l’eau du rinçage était aussi réutilisée et s’écoulait dans le bassin de lavage. Voir le chemin de ronde (chemin des fossés) évoqué lors de la présentation des remparts.Revenir devant la pharmacie pour voir la rue de l’église, la demeure avec tourelle de la maison Duvernet de la Cassagne (plaque posée par les AVR)


L'avenue de la gare

       L'avenue de la gare, c’est la rue la plus récente du centre ville. Elle a été construite, en même temps que la ligne de chemin de fer Montbozon-Lure qui assurait la liaison avec les lignes Besançon-Vesoul et Paris-Bâle). Le ministre des Transports de l’époque l’inaugura en 1896. Sa construction eut pour conséquence l’agrandissement de la place et la construction du mur nord de cette place. Elle était large de 13 mètres et était bordée de marronniers Ses larges trottoirs - une nouveauté à Rougemont –ont été réalisés (ainsi que la plantation des marronniers) par la société P.L.M. en contrepartie de la cession des terrains nécessaires à la construction de cette ligne.

La voie ferrée a perdu petit à petit son activité depuis la 2°guerre mondiale (d’abord le trafic de voyageurs, puis celui de marchandises qui a totalement été abandonné après la fermeture du dépôt d’essence d’Esprels) Traverser la place – à droite, la résidence de Thiébaud de Rougemont, archevêque de Besançon. Les murs sont d’une épaisseur considérable : c’est une petite forteresse munie d’une tourelle ronde au levant . Il semble qu’elle ait été partiellement restructurée, car un magnifique escalier de pierre se trouve à l’intérieur contre l’immeuble du salon de coiffure est semblait permettre une communication avec ce bâtiment (à la façade particulière d’ailleurs)

La tradition place dans une chambre de cette maison la chapelle particulière de l’archevêque Thiébaud de Rougemont disait la messe. Descendre l’escalier vers la rue du pont : emplacement (entre boulangerie et Hôtel de la Couronne) de la poterne du moulin; C’est dans ce quartier que se trouvait le moulin banal


Le quartier du vieux moulin

       Par la rue des Juifs et la route de Cuse, se rendre à la Maison de Retraire château Vorget.Le Pont de la route de Cuse. C’est le pont le plus ancien de Rougemont, puisque "la décision de construction d’un pont avec arcade en maçonnerie sur le ruisseau venant de Gouhelans, au point où il traverse la route de Rougemont à Villersexel" a été prise en 1739. Ils’agit d’un beau pont en dos d’âne – un peu étroit pour la circulation actuelle, d’où l’adjonction, en 1998, d’une passerelle métallique au plancher en bois, réservée aux piétons.A noter que ce ruisseau, le Drigeon, vient surtout de Gondenans-les Moulins, les ruisseaux de Nans et de Gouhelans étant ses affluents.

Le Château VORGET est la Maison de retraite aujourd’hui Il a été construit au milieu du XVIII°siècle (1760-1765) par noble, François Joseph VORGET qui avait acheté au Marquis Charles-Antoine de LA BAUME-MONTREVEL, dernier seigneur de Rougemont, sa terre de Rougemont et ses droits seigneuriaux qui en dépendaient. Parmi ses nombreux biens, cette vaste propriété traversée par le ruisseau s’étendait entre l’actuelle rue du Vieux Moulin et la rue des Juifs.

François Joseph VORGET n’a conservé que la ferme (maison Giraud actuelle et garage actuel) et la Maison de la Porte (appelée actuellement Vieux Moulin) C’était alors une riche demeure avec un magnifique parc qui s’étendant jusqu’à l’ancienne route de Rougemont à Baume les Dames et qui passait sous la Porte du Vieux Moulin. Il fut successivement propriété des familles Beaudot, Guillemin et de Moustier. C’est cette dernière famille qui le transforma en ‘’hospice cantonal’’.

Dans la partie située au-delà du ruisseau fut construite la ligne de chemin de fer (achevée en 1896), puis, entre le château et la maison de la porte fut tracée en 1898, la nouvelle route telle qu’elle existe maintenant. En même temps, la Maison de la Porte qui menaçait ruine fut partiellement démolie et remplacée par cette belle construction, le "Vieux Moulin" (qui en réalité n’a qu’un siècle). La porte ancienne fut également reconstruite dans sa forme actuelle, à la même époque. La construction, en plusieurs étapes, d’un bâtiment annexe, appelé tout simplement ‘’ l’annexe’’ abrita, jusqu’en 1996, une partie des pensionnaires de cet établissement devenu "Maison de retraite".

En 1995 et 1996, à l’occasion de travaux d’humanisation de l’établissement, la construction d’une aile moderne, reliée au château, modifia l’aspect majestueux du Château Vorget. A observer, sur le fronton du château un dragon terrassant ST Georges La Croix de la Route de Gouhelans et le lavoir Il s’agit d’une croix de pierre, tréflée, datant du XVI° siècle. Pendant la période révolutionnaire, sous la Terreur (1798), tous les signes extérieurs du culte devaient disparaître. Au moment de l’enlèvement de cette croix par les gardes nationaux venus de Baume , se forma un attroupement qui s’opposa à une telle profanation : ce sont essentiellement les femmes (Fauchet, Carnot, Boutherin, Devaux) qui, armées de faux et de pioches, attaquèrent lesdits gardes et évitèrent une telle profanation


La Rue du pont

       Avant le pont, nous sommes déjà hors des murs de la cité. Au pied du pont (côté coiffeur) existait un accès à un abreuvoir dans le ruisseau pour les troupeaux (destruction de l’accès lors de la réalisation du chemin

Avançons : à droite, - l’ancien relais de poste (maison Christen), avec la protection des balcons en bois ciselé comme la bordure sous le toit - le porche est l’entrée (avec ses bornes de protection) pour la diligence ou malle-poste - les écuries modifiées pour la laiterie


Le quartier de Rougemontot

       Après la voie ferrée, nous arrivons à la fontaine dite "de la Vierge aux raisins" avec ses bassins en demi-couronne. Elle est dédiée à la Vierge à l’Enfant (tous deux tiennent une grappe de raisin).A droite, la rue des Juifs dont l’origine remonte au XIV° siècle, époque où Humbert de Rougemont qui était débiteur envers ces commerçants juifs –souvent prêteurs usuriers, refoulés des cités – les autorisa à habiter hors des murs (extra muros) dans ce quartier.

Prendre le Chemin de l’Ancien cimetière, à droite de la fontaine, pour arriver à l’emplacement de l’ancien cimetière et de la première église paroissiale (peut-être des V° et VII° siècles – démolie en 1460 et remplacée par une chapelle). Cette église de la Sainte Trinité était donc construite au-delà des murs du bourg. Après sa démolition, les paroissiens fréquentèrent l’église de château qui après bien des transformations devint l’église de Rougemont (voir fiche)Le cimetière de Rougemontot a été définitivement abandonné vers 1900. Place de l’Ancien cimetière, se rendre vers la plaque d’orientation,face au quartier de la Citadelle. Au centre, entre l’église et le Couvent des Cordeliers, indiquer l’emplacement du château-fort . Descente de la ruelle du Sabbat – en bas lire le texte de la légende de la sorcière – sa maison


La montée vers la citadelle

       Prendre la rue de la petite Côte : montrer une magnifique maison vigneronne en face de la maison Bichet. Continuer par la rue de la Glacière et de la Traverse (passé vigneron) – nombreuses caves – le Château Bressey-Raigecourt et son histoire (petit livre page 5) Monter la ruelle Casse-cou.Redescendre vers la Grande Rue et la Rue Basse – Hôtel Choiseul (tour carrée – ne pas entrer : Ass d’Hygiène Sociale du Doubs) Continuer vers Grande rue – FontainePorte Fourquée (basse) épaisseur du mur de la maison Valnet (ancien rempart) Continuer vers le tilleul de la gendarmerie : la Croix à double face (classée), d’un côté, Marie Madeleine aux pieds du Christ, de l’autre la vierge et l’enfant Jésus. Prendre la Grande Côte : maison vigneronne (Nauroy). Rappeler la présence de nombreuses caves et évoquer le passé viticole de Rougemont . Plus haut, de nouveau la ruelle Casse-cou. A noter l’existence d’un puits creusé à cette époque jusqu’au niveau de la nappe du vieux moulin.

A la mort de Thomas de Grammont, son corps fut enseveli dans l’église du couvent. Comme fut enseveli, jusqu’à la révolution, un grand nombre de personnages, nobles ou bourgeois dont certains sont mentionnés dans les registres paroissiaux . De nombreux Chevaliers de Saint-Georges choisirent d’en faire le lieu de leurs sépultures car c’est dans cette église qu’ils transférèrent leur chapelle quand l’église du Crotot devint l’église paroissiale. Après la révolution, le couvent et la chapelle furent pillés, puis occupés par quelques familles.

En 1898, la famille de Moustier acheta ce qu’il en restait dans le but d’y installer un sanatorium qui ne fut pas réalisé. De longs travaux furent nécessaires. Restauré dans son style du XVI° siècle, agrandi à plusieurs reprises (aile au N.E. et ‘’pouponnière’’), réaménagé pour répondre aux besoins des différents services qui l’occupèrent, il ne possède de sa construction première que quelques vestiges intégrés aux nouveaux bâtiments. Devenu propriété de l’Association d’Hygiène du Doubs, il abrita, successivement un préventorium, un I.M.P puis un I.M.E. Désormais, quand on parle de cet établissement, à Rougemont, on dit la maison d’Enfants.


L'église du crotot

       L’église du Crotot domine la cité depuis plus de 1000 ans. Construite à proximité du château fort, elle était, à l’origine l’église des seigneurs de Rougemont.et était réservée aux seigneurs, leurs famille, les ministériels du bourg et les gens du château, l’église paroissiale se trouvant, en dehors du bourg, sur la colline de Rougemontot, dans l’ancien cimetière. Le sanctuaire des seigneurs se trouvait où est l’entrée actuelle et l’entrée se faisait par le côté opposé : les seigneurs et les gens du château y avaient directement accès par une poterne construite à l’extrémité nord du fossé.Ce n’est que depuis le milieu du XVIII° siècle, vers 1734, qu’à l’occasion d’importants travaux, l’église fut transformée et que l’entrée est à la place qu’elle occupe aujourd’hui.

Cette église compte donc 2 parties distinctes de forme et d’époque différentes : - une première partie, la plus ancienne, de style ogival, avec un vestibule surmonté d’une coupole qui était, à l’origine, le chevet de l’église, un porche sur lequel est posé le clocher et 2 chapelles latérales dont l’une, (celle de droite, en entrant) a été la chapelle des Chevaliers de St Georges, Les vitraux de l’entrée portent les blasons de Rougemont, de Franche Comté, des Chevaliers de Saint Georges et de la famille de MOUSTIER. Un orgue magnifique de 1550 tuyaux, 44 jeux, 4 claviers et 2 pédaliers a été installé en 1955, pour le centenaire de la Chapelle de Montaucivey. Le clocher aux tuiles vernissées, à la charpente de chêne abrite 3 cloche : la plus grosse refondue en 1865 qui pèse 2780 kg, une plus petite qui date de 1804 et


La Chapelle de Montaucivey

       Comme toutes les régions, la Franche Comté a connu de nombreuses épidémies qui ont fait des ravages parmi la population…En 1637, par exemple, on dénombre, par l’examen des registres paroissiaux, 624 décès, alors que la moyenne annuelle n’est que de 40 : la peste et les armées françaises et suédoises (voir guerre de 10 ans) en sont la cause. La dernière grande épidémie de choléra, dans la région, remonte à 1854. La région de Besançon fut d’abord atteinte, puis celle de Gray, puis les bords de la Saône et de l’Ognon. Répondant à l’appel du clergé, la population fit le vœu, si la paroisse de Rougemont était épargnée de ce fléau, d’ériger, sur la colline de Montaucivey, une chapelle qui serait dédiée à la Vierge.

Rougemont fut épargnée alors que plus de 10 000 personnes en furent victimes dans la région. Les habitants tinrent leur promesse. Les pierres furent extraites de la carrière voisine et tous les autres matériaux portés à dos d’homme. On raconte qu’un centenaire porta lui-même les 2 premiers arrosoirs d’eau. La chapelle fut solennellement bénite le 25 juin 1855. Pour célébrer le centenaire de cette construction, les paroissiens dotèrent l’église d’orgues qui furent inaugurées le 15 août 1955.

Texte offert par l’Association des Amis du Vieux Rougemont